Philippe Ciaparra
PHOTOGRAPHE
Écrits
Texte personnel portraits
Des visages féminins en semi-profil éclairés en partie, derrière elles, le fond est neutre, dans une nuance plus ou moins abrupte allant du blanc vers le noir. Les modèles entretiennent une certaine distance avec la réalité, les regards sont suspendus et fuyants, détachés. Elles sont intemporelles et semblent avoir été photographiées nues.
La composition, est formelle selon le principe classique. Les visages sont centrés aux deux tiers de la hauteur, les épaules, quelquefois apparentes, équilibrent l‘ensemble de l‘image.
J’ai la certitude, bien au-delà de ce que j’observe, qu’il n’est de réalité qu’en lumière, car sans lumières tout n’est que probabilité d’existence.
Nous y voyons des souveraines en exil ayant conservé leur noblesse malgré le déclin de leur empire, cet empire qui s’étend aussi à la belle apparence du monde onirique. Leurs yeux d’un calme solaire portent encore en eux la fougue, qu’ils soient d’irritation mélancolique, ils doivent encore se revêtir du voile secret des illusions.
Peut-être n’ont-elles pas le premier rôle dans cet art de l‘apparence, mais, au fond, en ont-elles vraiment besoin pour nous refléter les rêves et les désirs du photographe inquiet des paradoxes de la représentation ?
Philippe Ciaparra
Paris, 2019-2021